La fourbure est malheureusement une pathologie fréquente au printemps. La cause en cette saison est principalement l’ingestion d’une herbe à teneur élevée en sucres solubles.
Dans cet article, on vous donne 4 conseils pour limiter sa venue. Pour comprendre le mécanisme et connaître les autres causes possibles, vous pouvez consulter notre autre article sur la fourbure.
Sommaire
1/ ANTICIPER
Prendre les devants peut vous aider à éviter une crise de fourbure.
Si votre cheval y est prédisposé (surpoids, antécédent et/ou “syndrome métabolique équin” diagnostiqué) le premier conseil est de ne pas attendre qu’il soit trop tard. Et, éviter une fourbure, ça se prépare dès la fin de l’hiver en prévoyant une activité physique adaptée, un aménagement du pré permettant une gestion raisonnée de la mise à l’herbe et prévoir des équipements pour ralentir l’ingestion dans les cas les plus difficiles.
Pour preuve de l'importance de l'anticipation, pendant une crise de fourbure, l’activité physique est impossible. On entre facilement dans le cercle vicieux: mal aux pieds = exercice impossible = surpoids = mal aux pieds…
Les conseils suivants sont donc à prendre en compte et à mettre en place avant même la repousse l’herbe.
2/ MAITRISER L'ACTIVITÉ PHYSIQUE
Bien souvent en hiver les chevaux, en particuler s'ils vivent au pré, connaissent un allégement de leur activité physique: il fait froid, il pleut, il y a du vent, les jours sont courts… on est tous moins motivés.
On ne s'inquiète pas spécialement car ils sont rarement en grand surpoids durant cette saison, puisant dans leur réserves pour se réchauffer. Cependant, pour faire au mieux, il ne faut pas attendre que Kikichou ne rentre plus dans sa sangle pour le remettre au sport!
En effet, reprendre l'activité avant la prise de poids lui permettra de reprendre de la condition physique plus facilement, sans risque pour ses articulations et ses pieds et prévenir l'embonpoint. La fourbure pouvant aussi être d'origine traumatique par un excès d’exercice sur sol dur et/ou avec surpoids, il convient d'éviter de devoir intensifier le travail en plein été une fois que le cheval est déjà bien trop lourd!
La fin d’hiver/début du printemps est donc la période parfaite pour reprendre de bonnes habitudes en commençant par des sorties principalement au pas sur d’assez longues distances, des séances en longe puis en intensifiant progressivement l’activité aux 3 allures.
3/ CONTRÔLER LA MISE À L'HERBE
Évidemment, pour éviter une fourbure de cause alimentaire il convient de… maîtriser l’alimentation.
S’il est intuitif de penser qu’une prairie rase, pâturée tout l’hiver sera moins riche au printemps qu’une prairie plus haute, ce n’est pas forcément le cas! L'herbe y est stressée et produira alors beaucoup de sucre. Sucre qui est stocké en bas des tiges. Il faut également prendre garde aux périodes de gel et de sécheresse, qui là encore, induisent un pic de sucre.
Plusieurs aménagements sont possibles pour limiter les risques:
UNE MISE À L'HERBE PROGRESSIVE: Si votre cheval n'a pas vécu au pré durant l'hiver, il faut que son organisme s'habitue à l'ingestion de cette nouvelle herbe. Il convient alors de le mettre dans l'herbe quelques heures par jour au départ, après avoir mangé du foin pour éviter qu'il se jete sur l'herbe. S'il n'est pas possible d'effectuer cette transition, le mettre dans un surface réduite et poser une cloture provisoire qui sera déplacée régulierement pour agrandir l'espace peut etre une bonne solution. Laisser du foin à disposition, s'il accepte d'en manger, évitera également qu'il n'ingère une alimentation trop riche.
MORCELER LE PRÉ: Nous l'avons évoqué, l'herbe rase est très riche en sucre. Partager le terrain en plusieurs petits espaces permettra de laisser pousser l'herbe et d'éviter que le cheval ne surpature toujours la même herbe rase. L'idéal étant de na pas pâturer l'herbe de moins de 6 cms.
LE PANIER: S’il vous est compliqué de procéder à un aménagement de la parcelle, il vous reste la solution du panier restricteur. Il s’agit d’une pièce en plastique accroché à un licol spécifique et qui ralentira la prise alimentaire limitant les risques de fourbure et aidant à la perte de poids. Il faut bien prendre garde à ce que le licol ait une “sécurité” lui permettant de se casser si le cheval reste accroché quelque part
3/ SURVEILLER
Enfin, savoir reconnaître les tous premiers signes de fourbure est primordial pour éviter, bien évidemment, de laisser votre cheval dans la souffrance mais également pour stopper l’inflammation au plus tôt et ainsi limiter les séquelles. Voici la liste des principaux symptômes qui doivent vous alerter et qui nécessitent la visite d’un vétérinaire:
- Boiterie, marche “sur des oeufs”
- 1 ou plusieurs pieds chauds
- Présence d’un pouls digité
- Reste couché/se déplace moins
Vous avez désormais connaissance des principaux points d’attention à prendre en compte afin de passer cette période le plus sereinement possible.
À bientôt pour un nouvel article!